« Rules dictate behavior » disait un de mes professeurs de Jiu-Jitsu. C'est ce qui fait la différence entre le Judo et le Jiu-Jitsu, la boxe et les arts martiaux mixtes. Chaque règle incite un certain comportement, mais avec assez de compétition, les joueurs finissent toujours par trouver des raccourcis qui vont à l'encontre du dessein initial.
Pourquoi les footballeurs tombent-ils aussi facilement? Simplement parce que c'est vachement plus facile de marquer avec un penalty. J'ai compris ça bien tard en temps que compétiteur.
La grande différence des brésiliens, c'est qu'ils sont rodés au niveau de la compét. Il y a des compétitions presque toutes les semaines et au bout d'un moment, on s'habitue à tout: le stress, les gymnases, la préparation, les stratégies, les arbitres, les adversaires. La compét fait partie d'une routine. C'est comme à l'école, contrôle toutes les deux semaines.
Dans le monde de l'entreprise, il y a les OKRs (Objectives and Key Results) ou les KPIs (Key Performance Indicators). Ils permettent de montrer à nos braves investisseurs que la boîte est en croissance et permettent aussi de savoir qui va être viré lors de la prochaine vague de licenciement; ça peut arriver quand la boîte recrute beaucoup pour croître, mais n'arrive pas à trouver d'investisseur pour la prochaine levée de fond. Comme disent les brésiliens « é raro mas acontece muito » (c'est rare mais ça arrive souvent).
Ces statistiques entraînent les mêmes dérives qu'en URSS où une usine aurait évité la production de modèles de meilleure qualité, plus légers, parce que celle-là était jugée par la masse totale produite.
Je me rappelle d'une réunion où le directeur géneral disait que nos clients étaient trop satisfaits et que par conséquent, il fallait augmenter les prix. Et ouais, voici le monde dans lequel nous vivons; trop heureux? On va te le faire payer mon salaud!